PARTAGE
Pendant longtemps, j’ai cru que, quand quelque chose de beau, de bon m’arrive, je dois le partager.
Un peu comme si le partage était ce qui allait lui donner de la valeur.
Aujourd’hui, je crois qu’à la fois, c’est vrai. Si quelqu’un d’autre voit et peut recevoir la beauté que je vois, c’est juste joyeux et expansif !
Et à la fois, s’il n’y avait aucun besoin que qui que ce soit ne voit ce que je vois ? Et si j’étais la seule au monde à pouvoir recevoir cela ?
Même, et si je pouvais souhaiter le garder, le choyer, m’en nourrir, m’en abreuver ?
En vrai, et si c’était un cadeau pour moi ?
Et si, peut-être, un jour, je sois tellement nourrie de ce cadeau, que je commence à l’être ? Qu’il se soit intégré, incorporé. Plus besoin de dire. Plus besoin de faire. Juste être. Rayonner. Inspirer.
Ou encore…
Ne plus jamais attendre que quelqu’un d’autre ne voit, et ainsi valide, la valeur.
Réaliser que si l’autre ne voit pas et donc ne valide pas, je vais être déçue. Ne plus choisir cela.
Ne plus jamais attendre, espérer, rêver. Ni vouloir partager.
Être. Semer au vent. Mais seulement ce qui a l’âge d’être semé. Ce qui a assez grandi, maturé.
Faire une pause, un instant, là où il y a l’espace, là où il y a la place, d’être reçue et de contribuer. Avec quelle pépite qui a contribué à forger ?
« Oui, mais comment tu fais pour vivre ? »
Je ne sais pas.
Je ne sais pas.
Peut-être que je n’ai pas de recette à te donner. LA recette. Je ne peux pas te faire de promesse.
Y-a-t-il besoin de faire, donner, vendre ce que l’on estime, ce que l’on aime pour vivre et pour pouvoir tout recevoir ?
Non, je ne parle pas d’une séparation, d’un retrait, d’un recul, d’un isolement, d’un refus, d’un rejet…
Je parle de m’être nourrie, abreuvée et d’être là pour celles et ceux qui sont curieux et prêts à recevoir. Je parle d’un espace de moi où il n’y aurait aucun manque. Zéro manque.
Aujourd’hui, je bois. Et tu sais ce que je perçois ?
Il y a peut-être comme ce moment qui arrivera – où je suis enfin trop pleine – et où l’eau et la foi vont commencer à déborder, se répandre, sans que je puisse canaliser, juguler, diriger, stopper…
Et partage, si partage il y a, pointe son nez, en toute légèreté, uniquement quand quelqu’un s’ouvre à recevoir…
Recevoir. Sans vouloir rendre. Ni vouloir donner. Sans vouloir partager. Recevoir.
Jusqu’à ce que « ça » déborde… et aille vivre sa vie…
Merci à toutes celles et ceux qui ont un jour contribué !!
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